#JIF2019: Les cyberviolences sexistes touchent 45% de femmes sur les réseaux sociaux en Afrique centrale et occidentale - Internet Sans Frontières
Peu évoquées et mesurées, les violences sexistes en ligne contre les femmes en Afrique de l’Ouest et Centrale, d’expression anglaise et française, n’en sont pas moins une réalité. Une étude menée par Internet Sans Frontières dans 18 pays de ces deux régions, grâce à un sondage sur les principaux réseaux sociaux, offre une première idée de l’ampleur du phénomène dans cette partie du monde*.
Comme ailleurs, les chiffres sont alarmants : 45,5% des utilisatrices de Facebook et Twitter ont déjà vécu une forme de violence sexiste en utilisant les réseaux sociaux. Plus inquiétant, seules 15% d’entre elles ont signalé cette expérience négative, mais cette dernière a eu un impact négatif sur leur utilisation des réseaux sociaux pour 28,5% des sondées.
Ces résultats font écho aux liens de causalité mis en exergue depuis de nombreuses années par les associations féministes et de défense de droits numériques telles qu’Internet Sans Frontières. Le sentiment d’insécurité en ligne joue un rôle dans la fracture numérique entre hommes et femmes : les expériences de violence en ligne ne motivent pas les femmes à rester en ligne, ou donnent un a priori négatif à celles qui ne s’y connectent pas encore.
Bien que des progrès ont été faits, l’écart de connectivité entre hommes et femmes demeure trop important : selon le dernier rapport de GSMA, les femmes ont 23% moins de chance d’utiliser l’Internet mobile que les hommes. Pourtant la réduction de la fracture numérique représente une opportunité de 700 milliards de dollars.
En cette journée internationale des droits de femmes, Internet Sans Frontières rappelle l’urgence d’agir contre les cyber violences sexistes, notamment dans des régions du monde où celles-ci contribuent à renforcer les inégalités d’accès à Internet et à ses opportunités. Des recherches plus approfondies seront nécessaires pour mieux comprendre l’ampleur du problème. Nous espérons que ces données permettront aux différents acteurs, notamment les plateformes de contenus, la société civile et les Gouvernements, de renforcer la lutte contre le sexisme en ligne.
*Sondage mené du 3 janvier 2019 au 9 janvier 2019 sur les plateformes Facebook et Twitter, auprès d’un échantillon femmes âgées de 18 à 45 ans, utilisatrices de Facebook et Twitter, vivant dans les pays suivants : Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Gambie, Guinée Conakry, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria, Cameroun, Gabon, République du Congo, République Démocratique du Congo (RDC).
Ce sondage a été réalisé sur une plateforme externe respectant les exigences du RGPD.
Ce sondage a été rendu possible grâce à un budget de publications sponsorisées mis à disposition par Facebook et Twitter pour cette campagne.