Le gouvernement russe coupe Internet à Moscou et viole la liberté de réunion pacifique
Internet Sans Frontières condamne la coupure Internet intervenue à Moscou le 3 août 2019, en marge des manifestations de l’opposition dans la capitale russe, violemment réprimées par les forces de l’ordre. La perturbation, signalée par des activistes russes et confirmée par des organisations spécialistes de la détection de la censure Internet, a affecté le réseau mobile de plusieurs opérateurs. Selon de nombreuses sources, l’objectif principal était d’empêcher les manifestants d’informer l’opinion publique des violences commises par les forces de l’ordre durant les rassemblements.
Dans son rapport annuel consacré aux droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association à l’ère du numérique, le rapporteur spécial de l’ONU sur ces droits rappelle que « les technologies numériques ont considérablement renforcé la capacité de la population et des groupes de la société civile à s’organiser et à se mobiliser, à promouvoir les droits de l’homme et à innover pour faire évoluer la société. » Mais il insiste également sur l’obligation positive faite aux Etats de s’abstenir d’entraver de manière injustifiée l’exercice de ces droits.
« Réseaux sociaux, streaming en direct, pages telegram sont devenus des outils indispensables pour les activistes russes. Ils se réunissent, dénoncent en temps réel des violences policières, les arrestations arbitraires lors des manifestations créent même des cagnottes en ligne pour payer des avocats aux détenus. La réaction des autorités russes est déplorable, elle ne se fonde sur aucune décision judiciaire, aucune explication n’a été fournie aux citoyens. » a déclaré Anastasia Kirilenko, journaliste et en charge de la Russie à Internet Sans Frontières.
« Cette coupure Internet est une démonstration supplémentaire que les autorités russes sont prêtes pour un Internet fermé sur lui-même, et obéissant aux ordres du gouvernement, y compris ceux qui violent manifestement les droits et les libertés fondamentales. » a ajouté Julie Owono, Directrice exécutive d’Internet Sans Frontières.