Internet Sans Frontières a organisé le vendredi 22 septembre 2017, en partenariat avec la Web Foundation, une conférence sur l’accès et l’inclusion des femmes dans la société de l’information au Cameroun.
Cette conférence, qui s’est tenue à Yaoundé en présence de représentants d’organisations de la société civile
pour la promotion des femmes et de représentants du gouvernement camerounais, précédait la conférence régionale pour l’inclusion de la dimension genre dans les politiques TIC en Afrique francophone qui s’est tenue du 25 au 27 septembre à Dakar, au Sénégal.
Mme Martine Ongola Atangana, directrice du département de promotion économique de la femme au Ministère camerounais de la promotion des femmes a souligné, en ouverture de la conférence, la volonté du ministère de s’inspirer des recommandations issues du rapport de la World Wide Web Foundation sur les droits des femmes en ligne. Elle a rappelé le travail de son Ministère en faveur de l’appropriation des TIC par les femmes, notamment à travers l’ouverture de centre de promotion de la femme, qui seront bientôt connectés au WIFI dans le cadre du projet Central Africa Backbone ; à travers l’opération 100 000 femmes à l’horizon 2020, dont l’objectif était de former des femmes camerounaises au numérique ; ou encore à travers un partenariat public-privé avec la société Orange Cameroun pour l’ouverture de Maisons Digitales.
Mme Martine Ongola Atangana – Ministère de la promotion de la femme au Cameroun
Le ministère de promotion de la femme s’est dit vivement intéressé par une collaboration avec Internet Sans Frontières à la mise en place d’un curriculum de formation pratique à des outils de gestion de projet, de recherche et de promotion et de développement d’activités économiques personnelles. L’objectif de cette collaboration sera la production d’un Kit Internet Pratique pour l’autonomisation des femmes à travers le numérique.
L’occasion a ensuite été donnée à Internet Sans Frontières, par la voix de sa directrice exécutive, de présenter son bulletin d’évaluation de la fracture numérique homme-femme au Cameroun, rédigé en partenariat avec la Web Foundation. Ce bulletin propose une revue des politiques en faveur de l’inclusion numérique des femmes d’un pays, ici le Cameroun, et propose un plan d’action pour réduire la fracture numérique.
Dans sa présentation, Mme Delphine Nana Mekounte, coordinatrice nationale du Centre Féminin pour la Promotion du Développement (CEFEPROD) et grande spécialiste genre et TIC, a présenté quelques initiatives de la société civile en faveur de l’inclusion numérique des femmes : elle a en particulier présenté la plateforme femme digitale, projet phare du CEFEPROD. Elle a également invité l’audience à convaincre les décideurs de faire de l’inclusion numérique des femmes une priorité.
M. Paul-Joel Kamtchang, Secrétaire exécutif d’ADISI Cameroun, a présenté les enjeux de l’accès à l’information pour les femmes camerounaises: il a en particulier démontré que l’accès à l’information, la possibilité d’accéder aux données publiques, est un levier de leadership pour les femmes. Venue spécialement de Bamenda, Sophie Ngassa nous a parlé de son travail dans le Nord Ouest du Cameroun, en particulier dans la région de Bamenda, qui a été coupé d’internet pendant 3 mois au début de l’année 2017. Son ONG, Center for Youth Education And Economic Development – CYEED forme les jeunes filles à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information.
Arielle Kitio, fondatrice de CAYSTI a également insisté sur l’importance de la formation des femmes et filles : en particulier, dans sa structure, elle travaille à insuffler un état d’esprit (mindset) conquérant à ses étudiantes.
La conférence s’est poursuivie dans l’après-midi avec l’intervention de Mme Janet Fofang, qui représentait Rebecca Enonchong fondatrice de l’entreprise Appstech. Elle a expliqué que l’inclusion numérique est aussi un enjeu économique : la créativité, l’intelligence, l’information seront les matières premières de l’économie du monde de demain, il est important que la population camerounaise, et notamment les femmes y soient préparées.
Un propos partagé par Olivier Madiba, créateur du premier jeu vidéo inspiré de la mythologie africain, Aurion, l’héritage des Kori-Hodan : il a insisté sur les opportunités qui existent pour les femmes dans l’industrie du gaming… à condition que celles-ci s’exposent plus au monde du jeu vidéo. Néanmoins, s’exposer aux TIC a parfois un coût : Delor Magellan Kamseu Kamgaing de la Ligue camerounaise des consommateurs a présenté le travail de son organisation pour protéger les consommateurs contre les abus des opérateurs de télécommunications et fournisseurs d’accès à Internet. Selon une étude Internet Sans Frontières et Web Foundation publiée en 2015, le coût d’accès à Internet est l’un des freins majeurs à la connectivité des femmes camerounaises.
Les participants ont convenu de travailler ensemble pour mener un plaidoyer auprès des autorités pour faire
de la question de la fracture numérique par le genre, une priorité du gouvernement camerounais.
Internet Sans Frontières s’intéresse à l’impact d’Internet et des TIC sur les camerounaises, et sur
l’égalité homme femme au Cameroun. Dans un rapport publié en 2015, Internet Sans Frontières identifiait les principales causes de l’écart de connectivité entre hommes et femmes au Cameroun : manque d’alphabétisation numérique, et coût d’accès à Internet.
Pour aller plus loin :
Un commentaire
enganaboye cecile
Bjour July au faite tout etait bien beaucoup de courage un soutien indélébile. pour vous