Internet Sans frontières condamne avec la plus grande fermeté la coupure Internet intervenue au Gabon le 7 janvier 2019, à la suite d’une tentative de coup d’état militaire. A l’heure où nous écrivons ces lignes, des centaines de milliers de gabonais demeurent dans l’impossibilité de se connecter à la bande passante internationale.
Le 7 janvier 2019 aux environs de 04:30 TU, des militaires ont pénétré dans les locaux de la Radio Télévision gabonaise (RTG), et ont pris le controle de l’antenne, annonçant leur tentative de coup d’état.Quelques heures plus tard, vers 07:00 TU, le nombre de requêtes de connexion à Internet a brutalement chuté en provenance du Gabon, indiquant le début d’une coupure d’accès à Internet. Le graphique ci-dessous de l’entreprise Cloudflare indique clairement la chute des demandes de connexion:
Cette analyse est corroborée par RIPE NCC, un réseau de coordination des registres Internet régionaux.
Des informations concordantes figurent aussi dans le dernier rapport de l’ONG Netblocks, qui mesure et lutte contre la censure sur Internet.
La coupure Internet semble affecter les principaux opérateurs, Gabon Télécom et sa filiale mobile Libertis, ainsi que l’opérateur Airtel.
” Les autorités gabonaises doivent être transparentes, et doivent informer les citoyens sur les raisons de cette coupure, les autorités l’ayant ordonnée, et surtout rétablir la connexion aux citoyens “, a déclaré Julie Owono Directrice exécutive d’Internet Sans Frontières.
“Cette tendance systématique à couper Internet doit cesser, elle est contreproductive, et viole le droit d’accès à Internet des populations. Loin d’apaiser, cette censure ajoute de la confusion, et le risque de chaos”, a ajouté Abdelkerim Koundougoumi, Responsable Afrique Centrale d’Internet Sans Frontières.
Internet Sans Frontières appelle les autorités gabonaises à rétablir la connexion internet, et à respecter le droit à l’information des citoyen sur la situation qui prévaut dans le pays. Ce n’est pas la première fois que la connexion Internet est volontairement coupée par les autorités : en 2016, à la suite de la réélection contestée du président Ali Bongo, le gouvernement avait privé de connexion les populations durant tout le mois de septembre.