Libération d’Ignace Sossou au Bénin, l’épilogue d’une injustice
24 Juin 2020 – Internet Sans Frontières accueille avec soulagement la libération du journaliste béninois Ignace Sossou. Le 19 décembre 2019, les autorités l’ont emprisonné, puis condamné pour harcèlement par moyen électronique. Il avait retranscrit les propos du procureur de Cotonou. Il mettait en garde contre l’utilisation des lois contre les fake news pour museler la presse. Les juges d’appel on réduit sa peine.
L’affaire Sossou a particulièrement émue l’opinion publique africaine et internationale. Elle symbolise l’instrumentalisation de la lutte contre la désinformation en Afrique.
Instrumentalisation de la lutte contre les fake news
Une lettre de l’agence française de coopération Médias CFI a servi d’élément à charge principal contre Ignace Sossou. Après un communiqué de presse d’Internet Sans Frontières, l’agence avait reconnu son rôle dans cette condamnation. CFI aide les gouvernements et la presse d’Afrique occidentale et centrale à combattre la désinformation.
La libération d’Ignace Sossou aurait dû intervenir plus tôt. Restons extrêmement vigilants. Ce cas pourrait être le premier d’une longue séries d’atteintes à la liberté de la presse, au nom de la lutte contre les fake news, a déclaré Julie Owono, Directrice exécutive d’Internet Sans Frontières.
Vigilance nécessaire
La désinformation et le terrorisme ont inspiré une inflation législative sensée permettre aux États africains de faire face. Ces lois, souvent vagues, ouvrent la voie aux abus, y compris contre la presse. Le cas d’Ignace Sossou au Bénin rappelle l’urgence de lutter contre ces lois liberticides.