Des points d’accès Internet wifi ont été récemment installés dans divers endroits publics au Congo Brazzaville et au Cameroun. A travers ces initiatives, les gouvernements des ces deux pays cherchent à renforcer l’accessibilité d’Internet auprès de leurs populations. Gratuit pour l’heure au Congo-Brazzaville, le service pourrait être payant par la suite mais le coût ne dépassera pas les 400 FCFA, informe Congo Télécom. Du côté du Cameroun, CAMTEL, opérateur historique des télécommunications propose le wifi à faible coût en partenariat avec la communauté urbaine de Yaoundé. Les aéroports et quelques universités du Cameroun étaient déjà dotées de bornes WIFI.
En favorisant la connectivité du plus grand nombre, ces projets devraient contribuer à la longue, à un meilleur taux de pénétration d’Internet en Afrique centrale.
Pour Internet Sans Frontières, au delà de l’impact social que ces nouvelles initiatives pourraient avoir, la question de la protection des données personnelles des utilisateurs de ces nouvelles installations revêt une importance capitale.
En outre, si Internet Sans Frontières salut les initiatives en faveur d’une plus grande connectivité en Afrique, la question de la qualité de cette connexion demeure. Enfin, à l’heure où de nombreux gouvernements africains souhaitent amorcer un passage à l’économie numérique, le nombre de cas de censure sur Internet n’a jamais été aussi élevé sur le continent, certains gouvernements n’hésitant pas à couper tout accès à Internet à leur population.
Internet pour tous, et de bonne qualité
Afin de mieux raccorder l’Afrique au reste du monde, de nombreuses initiatives voient le jour sur le continent tant en terme d’usage que d’infrastructures. En dépit de l’augmentation du nombre de ces initiatives , l’Afrique reste toutefois confrontée à un important retard dans le domaine de l’internet à haut débit.
Cette situation se traduit par le fait que sur le continent, les internautes ne bénéficient pas toujours d’une connexion fiable, même parfois dans les grandes villes. Dans le cadre de la fourniture du wifi au Congo et au Cameroun, les autorités gagneraient en mettant en place une stratégie qui permet de corriger ce problème sur le long terme.
Internet pour tous, et protégé
Le Wifi permet de partager un accès internet entre plusieurs ordinateurs, sans recourir à un câble.
Cependant, en dehors des nombreux avantages qu’il offre, le Wi-Fi public peut être sujet à une importante quantité de risques. De fait, les attaques de type phishing et autres vol de données sont désormais monnaie courante dans le monde numérique.
La sécurité sur les installations WFI est parfois laxiste, voire complètement inexistante. Une des attaques les plus fréquentes sur les réseaux Wi-Fi est ce que l’on appelle les attaques MitM (man in the middle). Lorsqu’un ordinateur se connecte à Internet, des données sont envoyées du poste de l’émetteur en direction de celui du récepteur. En raison de certaines vulnérabilités, certaines personnes malveillantes peuvent s’immiscer dans ces transmissions dans le but de les lire.
Cette situation renforce l’attrait des données personnelles qui revêtent aujourd’hui un enjeu crucial aussi bien pour les citoyens,les entreprises que les gouvernements. A titre d’exemple, les ravages opérés par le virus Wannacry qui a récemment fait plus de 200.000 victimes viennent illustrer ce constat.
Internet pour tous, non censuré
En Afrique, les coupures Internet représentent une tactique de plus en plus commune de la part des autorités, qui cherchent à garder le contrôle de l’information surtout en période de crise. En 2016, le gouvernement de la République du Congo a ansi ordonné aux fournisseurs d’accès Internet de procéder à une coupure totale d’accès à Internet, dans la période de l’élection présidentielle.
Le 17 janvier dernier, le gouvernement du Cameroun a coupé l’accès à Internet dans les régions anglophones du pays, en proie à des manifestations depuis novembre 2016. Il aura fallu 94 jours de campagne internationale, menée par Internet Sans Frontières et ses partenaires, pour que la connexion soit rétablie le 20 avril 2017.
Sans aucun doute, le WiFi représente aujourd’hui un enjeu commercial dont bon nombre d’administrations, d’entreprises et d’opérateurs comptent bien tirer profit. L’avenir nous dira si cette technologie réussira á démocratiser l’accès á l’Internet sans fil comme les réseaux cellulaires GSM ont démocratisé l’usage du téléphone mobile en Afrique.
Qémal AFFAGNON, Coordinateur Afrique de l’Ouest
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