Terrorisme au Sri Lanka : couper les réseaux sociaux n’est pas efficace
PARIS – 22 avril 2019 Internet sans frontières est vivement préoccupée par la coupure des réseaux sociaux au Sri Lanka, notamment Facebook, Twitter, Youtube, Whatsapp, ordonnée à la suite des attentats qui ont frappé plusieurs villes du pays le 21 avril 2019. Ce nouveau cas de censure rappelle dans de tristes circonstances l’urgence pour les entreprises de redoubler d’efforts pour mettre fin à la haine et à la désinformation sur leur plateforme.
Le gouvernement du Sri Lanka a indiqué avoir imposé cette censure temporaire afin de diminuer le risque de diffusion de la désinformation et des discours de haine. Internet sans frontières comprend la préoccupation des autorités, mais alerte contre le risque d’une atteinte disproportionnée et contre-productive à la liberté d’expression.
Il y a nécessité de trouver des solutions proportionnées qui préservent l’intérêt social que représentent les réseaux sociaux dans des pays tels que le Sri Lanka, et la sécurité publique.
Selon des études récentes, les coupures partielles ou totales du réseau Internet ne sont pas des solutions.
« Les algorithmes qui ont rendu la désinformation et la haine visibles sur Internet doivent inverser la tendance. Les entreprises doivent collaborer, notamment avec la société civile, pour imaginer des modèles de présentation et de sélection de l’information qui menacent moins la sécurité des personnes », a indiqué Julie Owono, directrice exécutive d’Internet Sans Frontières.
La désinformation et la haine sur les réseaux sociaux sont des fléaux qui ravivent les tensions ethniques, notamment dans les marchés émergents d’Afrique et d’Asie ; cependant, les recours aux coupures partielles ou totales d’Internet ne sont d’aucune efficacité. Internet Sans Frontières appelle le gouvernement du Sri Lanka à reconsidérer sa décision de censurer les réseaux sociaux, et exhorte le secteur privé à redoubler d’efforts contre la haine et la désinformation, en particulier dans les pays aux contextes difficiles.